de Lavisse, et du jauressisme en Sorbonne, et une évidente
manifestation contre la manifestation sorbonienne
contre le service de trois ans). M. Lanson a pris texte
de son auteur pour faire la déclaration suivante. C’est
une déclaration fort intelligente. On y verra que non
seulement M. Lanson déclare qu’il y a une question
d’Alsace-Lorraine, mais qu’il découvre très bien qu’elle
n’est plus aujourd’hui qu’un premier stade, une première
étape de raison et de réalité. Qu’il y a pour le
monde entier une question allemande. Et que la question
d’Alsace-Lorraine pour la France ouvre la question
allemande pour la France et pour le monde. Mais je ne
saurais dire aussi bien que lui. Et c’est même bien
écrit. Et quand je dis que M. Lanson écrit bien, on peut
me croire :
J’aime mieux laisser le lecteur sous l’impression de ce qu’il y a de vrai, d’utile pour tous les Français dans ce tableau de l’Allemagne. Le témoignage de M. Guy Balignac, confirmant d’autres observations, permet de résoudre l’équivoque des dispositions pacifiques de nos voisins. Les socialistes français prétendent que l’Allemagne et son empereur désirent la paix. La majorité du pays croit que la garantie de la paix est uniquement dans notre force militaire. La contradiction de ces deux affirmations se résout sans peine dans la remarque que l’Allemagne n’est pas guerrière de tempérament, par amour des aventures et de la gloire. La guerre, pour l’Allemagne, est un pis-aller : elle aime mieux avoir sans guerre les profits de la guerre. C’est le profit qu’elle veut : elle le prendra, par la paix de préférence, par la guerre, s’il n’y a pas d’autre moyen. Il est donc vrai que c’est en vue de la paix qu’elle renforce sans cesse ses armements : elle veut avoir une supériorité de force qui décourage toujours les autres nations, et en particulier la France, de tenter la chance des armes. La paix allemande, la paix que le peuple et le kaiser veulent sincèrement, c’est