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Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/235

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l’argent suite


lant objectivement, comme ils disent, que dans l’histoire de tout le monde on trouverait difficilement une époque aussi grave que celle où nous vivons depuis 1905, et par suite une époque et par suite un temps d’autant de prix.

Ou pour parler exactement et garder aux mots leur sens propre, ce qui est nouveau, ce qui caractérise notre temps, c’est que nous sommes dans une époque qui devient une période. Je veux dire que depuis 1905 nous avons toute la tension et toute la suspension d’une époque mais que cette suspension, que cette époque se continue et dure et vient en longueur et prend la dimension d’une période. Nous sommes suspendus et l’on n’en voit pas la fin.

Depuis que nous sommes sous la menace allemande, c’est-à-dire depuis 1905, nous avons toute la tension d’une crise extrêmement grave et en plus nous en avons la durée. C’est un impôt d’une fois que nous payons toujours. Ou si l’on veut encore nous avons de la tension mais nous l’avons en extension et nous l’avons en étendue. Nous sommes priés de nous mettre à un haut potentiel et d’y rester tout le temps et qu’il serve toujours et qu’il ne diminue jamais.

Je ne dirai pas que nous allons, ou que nous arrivons à un tournant de l’histoire, premièrement parce que c’est un peu une métaphore, deuxièmement parce que c’est une métaphore de chevaux de bois, troisièmement parce que ce n’est pas à un tournant de l’histoire qu’en effet nous arrivons, mais nous avons l’impression très nette que nous arrivons à une culbutée. Et nous tenons bien le coup depuis 1905 et il va falloir se rassembler et le tenir encore mieux et le tenir parfaitement jusqu’au bout.

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