Aller au contenu

Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
l’argent suite

§. — La guerre est la guerre et la paix est la paix. Si affreuses que puissent devenir les misères de la guerre, au moins elles peuvent être compensées. Il y a l’honneur de la guerre. Et il y a la grandeur de la guerre. Mais nous cette fois-ci c’est réellement et littéralement la guerre et la paix. Nous avons toutes les charges de la paix et pour ainsi dire toutes les charges de la guerre. Et nous n’avons ni l’honneur ni la grandeur de la guerre ni le repos et au moins la détente de la paix. On nous demande les vertus de la tension et cumulativement les vertus de la détente. Je ne crois pas que jamais un peuple ait été soumis à un pareil régime.

§. — On nous demande de jouer à pile et face. C’est si l’on veut la paix armée, mais alors et par ces mots non pas seulement la paix en armes. C’est la paix armée au sens où on dit d’un fusil qu’il est armé. Ou encore nous sommes tous comme ces soldats du génie qui labourent et manœuvrent la terre, à une seule condition : c’est qu’ils aient toujours leur fusil sous la main.

§. — Il est de toute évidence que nous assistons à des événements comme on n’en avait jamais vu et que

235