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Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/238

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cahiers de la quinzaine


qu’aucun des anciens temps, je vois au contraire qu’on nous a fait une situation entièrement unique, entièrement neuve, entièrement inconnue. Et par suite d’un prix unique, d’un prix neuf, d’un prix entièrement inconnu.

Loin que notre temps soit un temps de deuxième zone et d’un moindre prix et loin que le prix de la vie et le prix de l’homme et le prix de l’âme et le prix du salut ait diminué, il apparaît au contraire que nous sommes situés à un banc d’épreuve entièrement nouveau, plus que de première zone ; et où il faut nous tenir sans aucune espèce de présomption de l’avenir.

On nous a fait une situation d’un prix entièrement nouveau et littéralement d’un prix incomparable. On chercherait en vain un précédent et peut-être même un point de comparaison qui soit utile. On nous demande d’être constamment tendu, d’être constamment appareillé pour la guerre et pendant tout ce temps de garder la parfaite égalité de la paix. Ce n’est plus même une veillée des armes, l’ancienne veillée des armes. C’est une veillée des armes qui se prolonge indéfiniment et qui se sous-tend en durée.

§. — La guerre est la guerre et la paix est la paix. Mais que dire de cette situation que l’on nous a faite, où l’on nous demande constamment les deux ensemble, où l’on nous demande constamment de cumuler, où l’on nous demande de supporter à perte de vue les misères planes de la paix et en même temps d’être constamment tendus, d’être constamment prêts pour les misères éminentes de la guerre.

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