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Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/33

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VIES PARALLÈLES DE M. LANSON ET DE M. ANDLER

Tout autre est la situation, tout autre est la carrière de M. Lanson. M. Lanson est comme Raphaël,[1] il a plusieurs manières. Trois. Jusqu’à quarante ans, on l’oublie trop, M. Lanson a été un professeur de l’enseignement secondaire, qui ne demandait qu’à sortir de l’enseignement secondaire. Pensait-il à en sortir par l’enseignement supérieur, pensait-il à en sortir par l’administration, c’est-à-dire en devenant lui aussi inspecteur général, c’est un de ces points d’histoire qui demeureront éternellement controversés. Ce qu’il y a de certain c’est qu’il faisait de l’enseignement secondaire avec la pensée ailleurs, avec la sourde convoitise d’être ailleurs. C’est une mauvaise condition pour faire de l’enseignement secondaire. C’est une mauvaise condition pour faire de tout. Ce fut sa première manière. Ce qu’il faut en retenir c’est que jusqu’à quarante ans il fut un professeur de l’enseignement secondaire. Il fut peut-être un mauvais professeur de l’enseignement secondaire, mais il fut un professeur de l’enseignement secondaire. Ce grand amour de la méthode ne devait venir qu’à quarante ans. Il eut la patience d’attendre jusqu’à quarante ans pour sacrifier à la méthode. Il était professeur de rhétorique A quand il fut nommé à l’École Normale Supérieure. Je ne sais pas si ce n’était pas pour suppléer Brunetière et je ne sais pas s’il n’y fut pas appelé par Brunetière. Mais c’est un point qu’il faudrait éclaircir. Dès l’enseignement secondaire il avait cette tare qui est pour moi inexpiable et qui à vrai dire dans mon système de comptabilité est la seule qui compte : il n’aimait pas ses élèves. Il était déjà cet ambitieux aigre, inquiet,

  1. Sanzio. Mais Raphaël est mort plus jeune.
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