Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/74

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sous la plus basse tyrannie spirituelle et même intellectuelle et même mentale qui ait jamais voulu s’exercer par les moyens de force et notamment par les moyens d’un gouvernement temporel. Mon jeune camarade m’accordera peut-être que si la France était aujourd’hui proportions gardées exactement dans l’état où est actuellement l’École Normale nous ne serions peut-être pas frais. Et qu’il y aurait peut-être longtemps que les Prussiens seraient à Suresnes. Et cela, mon cher camarade, ne se fût point accompli peut-être sans quelque trouble et sans effusion de sang.

§. — À moins que vous appliquiez à ces guerres spirituelles, les plus précieuses, les plus poignantes de toutes, (et qui engagent tant les guerres temporelles, qui sont tant les racines des guerres temporelles), à moins que vous leur appliquiez le sophisme pacifique au moment même où tout le monde y renonce en matière diplomatique et militaire. Au moment même où on y renonce universellement en commerce international. S’il s’agit de désarmement, que messieurs les Allemands commencent. Que M. Lavisse cesse d’occuper ce poste d’où il peut organiser le désastre. Nous ne demandons pas même qu’il renonce à tous ses honneurs. Nous demandons seulement qu’il renonce à son commandement, à ce commandement. Qu’ensuite on le comble d’honneurs, si on veut, tout ce que nous demandons, c’est que le plus indigne ne soit pas mis, et laissé, à la tête, et qu’ensuite on ne le remplace pas par un pareil à lui.

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