Page:Cahiers de la Quinzaine, 4e série, n°5, 1902.djvu/109

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commis la faute d’en écrire une, je réclame le pardon des gens d’intelligence, qui n’ont pas besoin, pour voir clair, qu’on leur allume une lanterne en plein jour.

Émile Zola

15 avril 1868.

Madeleine Férat, édition complète en un volume, 310 pages ;

Roman dédié

À Édouard Manet

Le jour où, d’une voix indignée, j’ai pris la défense de votre talent, je ne vous connaissais pas. Il s’est trouvé des sots qui ont osé dire alors que nous étions deux compères en quête de scandale. Puisque les sots ont mis nos mains l’une dans l’autre, que nos mains restent unies à jamais. La foule a voulu mon amitié pour vous ; cette amitié est aujourd’hui entière et durable, et je désire vous en donner un témoignage public en vous dédiant cette œuvre.

ÉMILE ZOLA

Premier septembre 1868.

La Confession de Claude, édition complète en un volume, 320 pages ;

À MES AMIS
P. CÉZANNE ET J.-B. BAILLE

Vous avez connu, mes amis, le misérable enfant dont je publie aujourd’hui les lettres. Cet enfant n’est plus. Il a voulu grandir dans la mort et l’oubli de sa jeunesse.

J’ai hésité longtemps avant de donner au public les pages qui suivent. Je doutais du droit que je pouvais avoir de montrer un corps et un cœur dans leur nudité ; je m’interrogeais, me demandant s’il m’était permis de divulguer le secret d’une confession. Puis, lorsque je relisais ces lettres haletantes et fiévreuses, vides de faits, se liant à peine les unes aux autres, je me décourageais, je me disais que les