Page:Cahiers de la Quinzaine - 8e série, numéros 1 à 3, 1906.djvu/231

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titude cette indépendance cesse de fonctionner : la sociologie devient dépendante de l’histoire.

En ce qui concerne la certitude, la sociologie est indépendante de l’histoire en ce sens que la certitude ne remonte pas de l’histoire à la sociologie ; en ce qui concerne l’incertitude, la sociologie est dépendante de l’histoire, en ce sens que toute incertitude remonte de l’histoire à la sociologie.

Dans le sens de la montée, la dépendance ne joue qu’une fois sur deux, et l’indépendance une fois, l’autre fois ; il y a montée automatique d’incertitude ; il ne peut jamais y avoir, il n’y a jamais montée automatique de certitude.

L’histoire ne gage pas la sociologie.

L’autre question, de savoir si réciproquement la sociologie gage l’histoire, si de la certitude ou de l’incertitude redescend ou descend de la sociologie sur l’histoire, cette question réciproque est à réserver jusqu’à plus ample étude ; il nous suffît en effet de savoir, d’avoir obtenu que la sociologie n’est point soudée à l’histoire et ne partage pas automatiquement son sort pour savoir que nous aurons à poursuivre sur deux files nos recherches linéaires.

C’est ici déjà une question de nécessaire et de suffisant ; il est nécessaire que l’histoire soit certaine pour que la sociologie soit certaine, et il n’est pas nécessaire que l’histoire soit incertaine pour que la sociologie soit incertaine ; il suffit que l’histoire soit incertaine pour que la sociologie soit incertaine, et il ne suffit pas que l’histoire soit certaine pour que la sociologie soit certaine.

Tout ce qui est gagné par l’histoire n’est gagné