Page:Cahiers de la Quinzaine - 8e série, numéros 1 à 3, 1906.djvu/232

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que pour l’histoire, et tout ce qui est perdu par l’histoire est perdu tout à la fois pour l’histoire et pour la sociologie.

Toute preuve de certitude administrée pour l’histoire n’est valable que pour l’histoire, et tout est à recommencer pour la sociologie superposée ; toute preuve d’incertitude au contraire administrée contre l’histoire est automatiquement valable et rien n’est plus à recommencer contre la sociologie superposée.

Par un effet de ce mécanisme même et de ce jeu, toute recherche poursuivie sur l’histoire et sur la sociologie doit se poursuivre séparément sur l’histoire et séparément sur la sociologie, et elle doit commencer par l’histoire, et n’entreprendre la sociologie que quand elle a épuisé ce qu’elle a pu obtenir de l’histoire.

Comme il y a deux étages de difficultés, il doit y avoir aussi deux étages d’études.

Dans un précédent travail, intitulé Zangwill, auquel il est permis de ne pas se reporter, je m’étais efforcé de ne point perdre pied partant de deux illustres exemples, et j’avais été conduit à rechercher quelle est la situation faite à l’histoire dans les temps modernes en partant de Taine et de Renan ; ces deux grands maîtres nous avaient été, peut-être involontairement, de quelque secours ; parce qu’ils nous avaient été de quelque utilité ; mais ce serait se ménager les déceptions les plus graves que de s’imaginer qu’en général on recevra des historiens beaucoup de secours dans cette recherche.