Vous n’avez plus connu que des biens périssables,
Et la succession et le vieillissement.
Et la procession des maux ineffaçables.
Et le regard voilé d’un appauvrissement.
Et le regard meurtri d’un affaiblissement,
Et sous le même front des yeux méconnaissables,
Et dans les mêmes yeux des pleurs intarissables,
Et les marques de mort et d’amortissement.
Et dans les mêmes yeux un tout autre regard,
Un regard de détresse et d’amoindrissement.
Et sous les mêmes cieux un tout autre hasard.
Un hasard de tendresse et d’avilissement.
Vous n’avez plus connu ce long désarmement
Et le cœur inondé d’une haute splendeur.
Et dans cette amplitude et ce contentement
Tout un monde noyé dans sa propre candeur.
Et ce repos d’un cœur qui ne manque de rien,
Et qui se sait servi de toute éternité.
Et qui reçoit son maître et possède son bien
Dans une solennelle et tremblante unité.