Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/444

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tiable, même quand ils refusent de la satisfaire.

Tous les vrais artistes, ou à peu près, sont doués de luxure ; ou atteints, si l’on veut. Je ne le dis pas pour les en vanter. Ni pour leur en faire reproche.

C’est pourquoi on incrimine volontiers leurs mœurs. Elles sont toujours un peu suspectes. On y soupçonne telles violences ou tels détours de l’instinct, qui sont les fureurs de l’imagination. Et l’on cherche ce qui pourrait bien être dit contre eux, quand il n’y a rien à en dire.

Mais la luxure se parle cruellement à elle-même, sans remuer les lèvres. Et plus il est silencieux, plus son péché est intarissable en postulations secrètes, en paroles intérieures. Car la luxure est toute pleine de remords. Et l’ironie n’est pas plus forte, dans Villon, que n’est partout présente la repentance,