Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 5-6, 1912.djvu/59

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concertée contre l’oppression de l’État judéo-démocratique. Dans toute son activité, la bourgeoisie cléricale apparaît comme déprimée par l’abaissement qu’elle a subi dans sa situation politique. Il semble que cet abaissement lui ait donné le sentiment qu’elle est devenue impuissante, qu’elle a perdu son esprit d’entreprise, qu’elle est une classe finissante, et qu’elle ne peut que défendre ses positions, en se préoccupant surtout, très étroitement au reste, de son salut spirituel. En somme, elle s’est un peu retranchée du monde.

À l’audace commerciale et industrielle de la bourgeoisie juive, elle oppose une excessive prudence. Il est vrai que la fortune française a été constituée par des procédés économiques qui tenaient plus de l’accroissement régulier et lent que de l’à-coup américain et juif. Mais ce n’est même pas cette méthode traditionnelle (qui portait autrefois sur la marche extérieure de l’entreprise) qu’observe le bourgeois clérical, car aujourd’hui c’est à l’intérieur de ses entreprises qu’il tend à rechercher l’accroissement de sa fortune.

Premièrement, ta bourgeoisie cléricale est timide dans ses manifestations ; elle serait presque disposée à cacher ses établissements. Ses maisons de commerce sont situées hors des voies fréquentées ; elles sont ternes, mal éclairées ; on y cherche, pour la décoration, les teintes sombres, qui paraissent correspondre à une conception de la vie propre aux entrepreneurs de pompes funèbres ; on y parte bas. Ses installations industrielles présentent souvent les mêmes caractères de vieillesse, de décrépitude, de tristesse. On y utilise en laideur « les apprêts de ta mort ».

Le bourgeois clérical manque en général d’audace dans les affaires ; il craint le risque ; il ne sait plus s’imposer sur le marché. Les rapports d’affaires sont