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PROUDHON ET L’ORDRE[1]


Voici plus d’un demi-siècle que ce scandale dure : le souvenir d’un Proudhon est mis au service du parti qui s’acharne à détruire les conditions de l’ordre éternel et de l’ordre français, et l’on voit de misérables lambeaux de sa doctrine s’agiter entre les mains d’anarchistes qui servent la cause de l’Or juif.

La tactique du silence et de l’étouffement fut employée du vivant de l’auteur avec un art supérieur qui pouvait n’être que le fruit de l’ignorance et de l’incompréhension : conservateurs, démocrates et communistes unis, a’acharnaient à dénoncer quelques formules tapageuses et paradoxales (dont quelques-unes étaient des « ultra-vérités » plutôt que des contre-vérités), mais ils omettaient soigneusement d’examiner les principes d’une doctrine, substantielle et saine entre toutes.

La tactique que l’on a essayée plus récemment, c’est celle qui se croit plus habile, de l’utilisation. Mais d’une utilisation timide et partielle qui ne s’appuie que sur des fragments tronqués et sur la méconnaissance la plus parfaite de l’esprit proudhonien.

« Proudhon, l’immortel père de l’anarchie », c’est ainsi que le qualifiait au procès de Lyon, en 1884, l’anarchiste Kropotkine qui est le fils de 48 plus encore que de 89 et que l’on aura suffisamment jugé quand on saura qu’il est l’un des derniers et des plus fidèles admirateurs d’Aulard.

  1. Lecture faite à la réunion d’ouverture du Cercle.