ne sont que politiques, ou économiques, ou religieux), il y a un très grand danger. C’est la corruption des principes et des personnes. On risque fort, ou bien de constituer un groupe mondain qui se poussera dans le monde en utilisant son amour des hommes, sa pitié pour les humbles, ou bien de préparer des intellectuels à l’exploitation des passions ouvrières. Vous distinguez très bien que la première forme du danger ne nous menace pas. Nous aurions pu redouter la seconde, si nous nous étions proposé la seule étude des questions ouvrières et la préparation à une sorte d’apostolat social et national parmi les classes ouvrières. Vous savez déjà que nos intentions sont tout autres et qu’elles excluent rigoureusement tout ce qui pourrait rappeler cette forme hypocrite de l’action politique qu’est l’action dite populaire. Vous ne trouverez pas ici des hommes recherchant les moyens d’enseigner le peuple pour lui faire abandonner ses erreurs, et qui auraient la prétention insupportable de le guider, de le diriger, et qui feraient profession d’être ses représentants auprès des classes dirigeantes et des pouvoirs futurs. Le rapport que j’ai eu l’honneur de présenter au dernier Congrès d’Action française vous a donné sur ce point capital les précisions nécessaires.
Nous nous sommes réunis, chacun conservant ici son esprit de famille, de métier, de corps et de classe (de classe surtout), pour faire une œuvre dont j’oserais dire (bien que le terme soit singulièrement déshonoré aujourd’hui) qu’elle sera scientifique, Nous avons tous des idées très nettes sur le problème politique. Nous avons également une conscience parfaite de notre qualité nationale. Il nous reste à connaître, en vue de notre action, en vue de l’organisation à laquelle nous sommes appelés à prendre part, chacun dans notre classe, il