Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 2, 1912.djvu/34

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nation. On dut bien rire, à Saint-James, de ce que le sang français était, par l’or anglais, détourné de son naturel emploi et versé pour le service du roi galant homme et de Sa Gracieuse Majesté Britannique.

Avec véhémence, Proudhon attaquait les journalistes vendus qui avaient mis la Presse française au service du Piémont et d’une coalition étrangère, service qui, depuis, fut maintes fois consenti et renouvelé. Les conséquences diverses se ressemblent par un caractère communément antinational : cinquante ans après la mort de Proudhon, nous assistons aux manifestations les plus probantes de l’hostilité italienne à notre endroit : belle récompense de la servilité de notre presse et des bons offices de nos parlementaires.

Après les grands jours du dreyfusisme, après les intrigues de Tornielli, après la complaisance témoignée par le vieil espion aux hommes du parti de Dreyfus, après l’anticléricalisme si propice aux intérêts italiens, après que, cédant aux sollicitations, répondant aux provocations du libéralisme officiel de l’Italie, nous avons rendu permanente, en France, la guerre civile, sommes-nous assurés de l’alliance italienne, du concours de ses légations, de l’appui de ses armées ?

Nous sommes dépourvus et sans force pour réprimer, à Tunis, ses insolences et, sur mer, l’outrage à notre pavillon.

Nous sommes contraints de répéter aujourd’hui après bien des essais et bien des tentatives qui se sont toujours soldés par des déconvenues françaises, ce que Proudhon proclamait : ou l’Italie disparaîtra de la carte comme grande nation, et Gênes subira comme par le passé l’attraction de Marseille ; ou bien, en posture menaçante, à l’est de nos possessions du nord de l’Afrique, en Tripolitaine, menaçante aussi à l’est de la métro-