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tion dreyfusienne, a accéléré le mouvement de chute. En 1901, les naissances s’élevaient à 22 p. 1.000 ; elles sont descendues, aujourd’hui, à 19,6 p. 1.000.

Pour le premier semestre de 1911, les décès surpassent les naissances de 18 279 unités. 65 départements français offrent un excédent de décès et, comme de juste, les départements « avancés », Rhône, Isère, Var, Gard, Yonne, etc., donnent l’exemple. Dans beaucoup de départements, notre natalité, inférieure à 15 p. 1.000, se rapproche rapidement de 10 p. 1.000. Le Lot a 154 décès pour 100 naissances. Il est vrai qu’il a donné le jour à Gambetta ! Dans le Gers, on trouve 157 décès pour 100 naissances ; enfin, dans le Tarn-et-Garonne, pour 100 naissances, on constate 158 décès.

Nos lecteurs nous excuseront d’aller si bas chercher nos exemples : considérez les politiciens et vous vous rendrez compte que — de l’extrême-droite à l’extrême-gauche — les professionnels de la démocratie n’ont que haine pour le foyer et la famille nombreuse. De Gambetta à Briand, en passant par Waldeck-Kousseau, les pères de la démocratie pratiquent le célibat ou l’union libre ou la « génération consciente ». Ils n’ont rien à apprendre de ces démocrates exaspérés que sont les anarchistes.

Afin de donner le change, la démocratie dit aimer la famille. Et pour le prouver, les moralistes démocrates nous présentent la famille sous un jour idyllique. Mais comme ils connaissent bien leur monde ! Pour engager l’individu à se marier et à procréer, ils lui racontent qu’en fondant une famille, c’est son propre bonheur qu’il assure. C’est toujours de l’individu que part la démocratie, c’est toujours l’individu qu’elle flagorne et satisfait.

Mais les démocrates, hommes et femmes (hommes