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lettre de rené de marans

des expériences tentées en Autriche, par des hommes attachés comme leurs amis de France aux communes traditions de l’Occident.

Pour définir ce qui y avait été soutenu d’essentiel dans l’ordre temporel, ou, du moins, ce que, pour ma part, j’y avais perçu d’essentiel, je ne saurais mieux faire, puisque nous sommes en un jour où il s’agit de célébrer des accords, que de me reporter aux belles pages d’Édouard Berth dans un récent article de l’Indépendance sur la théorie des antagonismes dans Proudhon. Il y pose le dualisme de la société et de l’État et indique l’utilité d’une limitation de l’État par une forte organisation de la société grâce au développement du syndicalisme par exemple ». Je cite de mémoire.

Nous avions donc cette préoccupation de distinguer la société de l’État, de limiter celui-ci par celle-là et il n’était pas possible de voir d’autre moyen, pour y parvenir, qu’une nouvelle efflorescence de ces corps et communautés qui avaient fait de la société de l’ancienne France quelque chose de si riche et de si divers. Nous sentions aussi plus ou moins nettement que le mouvement syndical était ce qu’il y avait de plus vivant dans la société contemporaine, et que c’était de lui surtout qu’il fallait attendre cette renaissance des corps. Nous établissions ainsi des rapports et nous situions l’un en face de l’autre l’État et le mouvement syndical, mais avions-nous une connaissance intime de ces choses sur lesquelles nous mettions des étiquettes et auxquelles nous assignions des places ? Nous rendions-nous bien compte, par conséquent, de leurs conditions de vie, cela est une tout autre question.

En ce qui concerne l’État, Maurras a montré sa nature intime et fait comprendre que le problème politique gouverne et commande tout les autres.