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discours d’henri lagrange

calistes, franchirent les barrages policiers, et, se rejoignant, connurent qu’ils étaient de même chair et de même langue, et pareillement ennemis des utopies démocratiques et de la tyrannie capitaliste. De cette rencontre naquit le Cercle Proudhon.

Il était nécessaire de rappeler aujourd’hui les efforts tentés en vue de rendre impossible l’alliance des nationalistes et des syndicalistes : à considérer les obstacles renversés, nous acquérons une plus grande conscience des services à rendre et de l’œuvre à réaliser. Qu’il me soit permis de constater que les craintes des utilisateurs professionnels des mouvements syndicalistes n’étaient pas dénuées de fondement : dès cette année, il nous a été donné de déjouer les calculs de la Ploutocratie internationale. Des policiers mêlés aux patriotes qui suivent les retraites militaires ayant insulté les militants syndicalistes présents à la Bourse du Travail, le Cercle Proudhon dénonça, dans une déclaration rendue publique, la manœuvre tentée. Nous eûmes la satisfaction de constater l’avortement de l’intrigue amorcée : le silence le plus absolu succéda aux rumeurs guerrières, et les bagarres qu’on souhaitait et qu’on préparait, les barricades qu’on commençait d’élever entre nationalistes et syndicalistes furent jugées inopportunes, et leur usage remis à une date plus favorable.

Il est donc établi que les agents de la Ploutocratie internationale, chargés de recruter des défenseurs au régime, ou d’enrôler les ouvriers français dans les bandes ferreristes et dreyfusiennes, rencontreront, aux abords des chantiers, des usines et des magasins, les membres du Cercle Proudhon. Aux abords des résidences nationalistes, où ils s’efforcent de transformer des patriotes ardents en amateurs de défense sociale, admirateurs de tel ou tel homme d’État républicain, Mille-