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la famille chez proudhon et dans la démocratie

ce dernier point : c’est lui qui rend impossible toute discussion avec les démolisseurs de la famille.

En effet, ils savent aussi bien que vous et moi que le mariage doit être indissoluble, que la famille féconde est la première des cellules sociales, celle qui supporte et engendre toutes les autres. Tout ce que vous pouvez leur dire ne leur apprend rien qu’ils n’aient déjà compris depuis longtemps.

Ainsi la vérité leur est connue. Mais, d’autre part, ils sont, comme tous les êtres humains, tirés par leurs instincts et ils préfèrent leur obéir que les dominer.

Tout s’éclairerait, tout serait très simple si les hommes et les femmes « avancés » venaient nous dire honnêtement : « Nous préférons le plaisir à la peine. Nous obéissons à l’appel de nos sens. Ce qu’il nous faut, c’est la voltige amoureuse. Nous n’avons pas le courage de fonder une famille, d’élever des enfants, de travailler pour eux. »

Tout serait justement trop simple. Nos femmelins et nos émancipées ne consentent pas à avouer leur commune déchéance. Ils la dissimulent derrière un arsenal d’arguments dits « élevés » ; ils la parent de considérations « socialistes » et ils traitent de « réactionnaires », « d’ennemis du progrès » ceux qui persistent à pratiquer la fidélité conjugale, à avoir un foyer irréprochable et à s’entourer d’enfants.

Mais la démocratie n’est encore que l’ennemie indirecte de la famille — je veux dire que ses principes sont invoqués et utilisés mais qu’ils n’ordonnent nullement la destruction de la famille. — Elle ne prescrit pas certains actes, on les déduit de ses principes. Ici, constatons que Proudhon n’attribue pas à la démocratie la ruine et l’extinction de la famille. Il lui manque d’avoir vu fonctionner la troisième et la qua-