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Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 3-4, 1912.djvu/43

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la famille chez proudhon et dans la démocratie

nant son foyer pour devenir une « marchandise », un objet de consommation que l’homme rejette dans la circulation après s’en être servi, la fréquence grandissante des avortements ; la diminution des naissances ; l’autorité paternelle méprisée ; les chefs de famille et leurs enfants jetés à la rue par M. Vautour ; la multiplication des attentats aux mœurs, voilà ce que nous donne normalement la démocratie triomphante.

IV

« Mariage, famille, cité sont un seul et même organe, — dit Proudhon. La destinée sociale est solidaire de la destinée matrimoniale. » Il faudrait écrire un volume pour énumérer dans le détail les funestes effets qu’entraînent la désagrégation et l’extinction de la famille. Aussi me bornerai-je à signaler ceux qui menacent la patrie et la production agricole.

J’ai admiré comme vous les invincibles arguments par lesquels M. Charles Maurras a établi l’impossibilité pour notre démocratie de sauvegarder le patrimoine national. Je les ai admirés et j’ai pourtant senti que, plus d’une fois, ils n’avaient qu’une importance secondaire.

Expliquons-nous mieux : sans doute la logique du régime veut que nous n’ayons pas de politique extérieure. Supposez cependant, d’une part, des politiciens inférieurs à ceux que nous avons et, d’autre part, une France peuplée de 55 millions d’habitants, une France grande et forte par ses familles nombreuses. Elle serait respectée, son alliance serait recherchée ; jamais l’Allemand n’aurait frappé les coups de Tanger et d’Agadir.

L’étranger sait, il voit que nos sursauts d’énergie ne peuvent aboutir, car il nous manque l’institution de