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notre première année

listes-démocrates » avaient pris la rédaction de ce document et a attribué aux royautés ce qui appartenait aux syndicalistes et à ceux-ci ce qui appartenait à ceux-là. Ce n’est pas en ceci qu’il s’est montré spirituel. Il y a certainement plus de finesse dans ce raisonnement :

Il est évident que ces messieurs ont voulu faire de Proudhon un centre de ralliement politique où les royalistes, et ceux qui ont des aptitudes à le devenir, pourraient se rencontrer amicalement, se mettre d’accord sur certains points, unir au besoin leurs haines communes, en attendant mieux.

C’est possible. Disons mieux : c’est certain. Mais ce n’est pas tout. N’est-il pas probable que nous avons voulu créer, également, un centre de ralliement où ceux qui n’avaient aucune aptitude à devenir syndicalistes, ou simplement à reconnaître le syndicalisme, pourraient se rencontrer avec ceux qui le sont et unir les amitiés communes, qui sont françaises, sans attendre le mieux ou le pire ? Nous aurons l’occasion d’en parler tout à l’heure.

M. Dagan nous accorde que, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, le régime démocratique est une erreur et une absurdité. Et il ajoute :

Nous avons déjà remarqué, en lisant le journal de l’Action française que nous n’étions pas toujours en désaccord théorique. Nous n’allons pas vers le même but, certes, mais nous nous rencontrons à certains carrefours. Si le Cercle Proudhon se trouve à l’un de carrefours, il pourra nous arriver de faire un petit signe de la main — en attendant pis !

Croyez bien, mon cher confrère, que vous ne nous trouverez jamais en reste de politesse, dans un sens ou dans l’autre. Et soyez assuré que nous n’oublierons jamais de rectifier vos erreurs, même celles que vous commettrez un peu volontairement, comme vous l’avez fait dans votre journal, le 5 mai 1912, en résumant les conférences que Lagrange et votre serviteur nous avions faites au Cercle Proudhon le 1er mai. Soyons justes : reconnaissons donc que vous l’avez été pour Lagrange. Mais pourquoi diable avez-vous escamoté l’essentiel de la conférence sur la noblesse ? Vous dites que l’on n’invitait les « aris-