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NOTRE PREMIÈRE ANNÉE

pas de le faire seul. Nous en donnerons d’ailleurs non un résumé, mais un développement dans les ouvrages que nous publierons dans la collection du Cercle Proudhon, où nos amis trouveront, en premier lieu, les grandes pages de critique littéraire de Proudhon, que Lagrange a exhumées ; l’ouvrage d’Édouard Berth, intitulé : Marchands, intellectuels, politiciens, que nous avons demandé à l’auteur de reproduire et qui contiendra une introduction où M. Berth exposera ses vues nouvelles ; un ouvrage d’Albert Vincent, sur les Instituteurs et la démocratie ; les fortes analyses que Lagrange a commencées du rôle de la Ploutocratie internationale, et cinq études sur l’État et les Classes, du signataire des présentes notes. Mais ce que nous pouvons dire des aujourd’hui, c’est que, au cours de nos quinze séances de travail, ou vingt personnes échangèrent régulièrement et méthodiquement leurs vues, le résultat de leurs analyses, et s’enseignèrent les unes les autres, nous avons déterminé les premiers principes de jugements nouveaux sur l’économie, et qui ne sont d’ailleurs que la reconnaissance, la prise en conscience, pourrait-on dire, des principes qui ont dirigé obscurément l’économie traditionnelle de la France. Nous nous rappelons particulièrement qu’à notre dixième séance, après que, sous la direction de Jean Darville, nous eûmes reconnu, dans les divers mouvements sociaux, et particulièrement dans les mouvements socialistes, les lignes de la structure traditionnelle française (qui sont si apparentes dans l’œuvre de Proudhon), nous parvînmes à nous mettre tous d’accord pour condamner les principes de l’économie capitaliste et pour leur opposer ceux d’une économie syndicale et nationale. René de Marans nous fit ce jour-là l’historique de la domination capitaliste, nous montra les ravages qu’elle a causés dans la vie nationale, dans la vie bourgeoise, dans la vie ouvrière, dans la culture générale ; Jean Darville nous fournit les raisons essentielles de l’échec des mouvements socialistes contre le régime capitaliste ; Henri Lagrange nous montra la situation actuelle de ce régime constitué en ploutocratie internationale, détruisant les familles, menaçant l’existence de ces organismes complets de production