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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/50

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L’ÉGOÏSME,

MARTON.

L’amant sait-il ?…

CONSTANCE, troublée.

L’amant sait-il ?…Ô Ciel !

MARTON.

L’amant sait-il ?…Ô Ciel ! Qu’a donc cela d’affreux ?
Polidor vous destine à l’un de ses Neveux.

CONSTANCE.

À l’hymen d’un aîné, selon tout apparence,
On songera d’abord.

MARTON.

On songera d’abord.Rompez donc le silence.

CONSTANCE.

Moi, que j’ose avouer un dangereux penchant !…
Non, jamais.

MARTON, éclatant de rire.

Non, jamais.Cet orgueil me paraît trop plaisant :
Il s’apprivoisera.

CONSTANCE, fièrement.

Il s’apprivoisera.Marton.

MARTON.

Il s’apprivoisera.Marton.Oui, c’est l’usage :
Mon Dieu, ne sais-je pas comme on est à votre âge !
Notre cœur quelque temps écoute tour à tour
Les conseils de l’honneur & la loi de l’amour ;
Mais leur débat ne peut durer toute la vie,
Et vient l’heureux moment qui les réconcilie.

CONSTANCE, d’un ton impérieux.

Oh, finissez !