Page:Caillot - Voyage religieux et sentimental aux quatre cimetières de Paris, 1809.djvu/160

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à l’est, qu’est situé ce vaste et nouveau dépôt des dépouilles humaines. On y arrive par plusieurs rues étroites qui conduisent à une belle porte, après laquelle est une grande cour où, sans doute, s’arrêta souvent le char de madame de Maintenon, cette ardente protectrice des opinions du père Lachaise, et son amie. Après avoir traversé cette cour, on entre dans un superbe enclos de quatre-vingts arpens, lequel forme, par sa vaste étendue et son agréable situation, un contraste frappant avec le Champ du Repos sous Montmartre, dont j’ai fait la description. C’est sans doute par un acte de sage prévoyance, que le préfet du département de la Seine a fait l’acquisition de cet immense terrain pour la sépulture des habitans du Marais, et de ce faubourg St.-Antoine dont la population surpasse celle de plusieurs grandes villes de province.

A droite s’étend, jusques sur la hauteur, un beau verger dont les arbres attendent, chaque jour, la coignée qui doit les abattre pour laisser l’espace libre au choix des familles et à la pioche du fossoyeur. Une avenue de tilleuls sépare ce verger où la mort ne préside encore qu’à trois sépulcres, de l’emplacement où les générations