Page:Caillot - Voyage religieux et sentimental aux quatre cimetières de Paris, 1809.djvu/210

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Qui croiroit qu’à côté des restes de M. d’Arnaud, repose l’auguste dépouille d’une souveraine, la seule, peut-être, qui ait échappé aux recherches des profanateurs des tombeaux de l’ancienne maison royale de France ? Pourtant, rien n’est plus vrai ; et cette souveraine, dont le cercueil n’est séparé que de quelques pouces de celui d’un auteur modeste et pauvre, est Louise de Lorraine, femme de Henri III, reine de France et de Pologne, qui mourut à Moulins en 1601, et dont les restes furent transfères, en 1688, à Paris, dans l’église des Capucines qu’elle avoit fondées. Quand cette église fut démolie, les ouvriers trouvèrent dans un caveau plusieurs cercueils de plomb, sur l’un desquels on lut le nom de cette princesse. Informé de cette découverte, le préfet du département de la Seine ordonna que ce cercueil seroit transporté au Champ de Montlouis, et déposé dans l’endroit où il se trouve aujourd’hui.

Que l’homme sensible, que le sage, qui viennent visiter les tombes du Champ de l’Est, ne s’attendent point à trouver là un magnifique et pompeux monument. Une petite croix de bois, sans inscription, qui s’élève tant soit peu au-dessus de l’herbe, est la seule marque dis-