Page:Caillot - Voyage religieux et sentimental aux quatre cimetières de Paris, 1809.djvu/211

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tinctive qui apparaisse sur le tombeau d’une princesse de cette illustre maison de Lorraine qui règne encore sur une partie de l’Europe.

Je ne ferai aucune réflexion au sujet de ce simple gazon qui couvre les restes d’une reine de France, et de l’oubli auquel ces restes paroissent être condamnés. Que d’autres, conduits par une vaine et profane curiosité, aillent admirer, dans le Musée français, ces tristes mausolées devenus étrangers au sentiment, parce qu’ils ont perdu, l’odeur du trépas, et qu’ils ne renferment plus rien de ce qui les rendoit si respectables, plus rien de ce qui avoit appartenu à l’humanité, à la grandeur, à l’infortune, à la vertu ; pour moi, je ne trouve rien de plus éloquent, ni de plus inspirateur, que cet espace inconnu ou sont ensevelis tous les titres, toutes les pompes de la dignité royale, avec tous les respects des peuples et tous les souvenirs de la postérité. Que me diroit une pompeuse inscription ? Ah ! sans doute elle me diroit beaucoup moins de choses que je n’en sens, et que je n’en pense dans ce moment.