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Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/18

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qualités qu’on admire dans le cheval ; ce n’est pas qu’il ne soit susceptible de talents agréables : il suffit de le voir lorsqu’il est jeune, pour juger de son intelligence et de sa capacité. Un ânon est gai, joli, plein de feu, il a de la légèreté, de la gentillesse ; prenez-le dans cet âge, donnez-lui les mêmes leçons qu’au cheval, vous réussirez à le former de même.

Le célèbre Chardin dans ses très-remarquables relations, nous apprend qu’en Perse il y a des ânes fort jolis, que des espèces d’écuyers montent soir et matin : ils les exercent à aller l’ambe, leur font faire tous les tours du manège, et réussissent à merveille.

Je pourrais citer ici une foule d’exemples qui démontrent que les ânes sont susceptibles de l’éducation la plus distinguée : des ânes ont fait dans les foires, par leur adresse et leur sagacité, l’admiration de tous les spectateurs : on accourait de toutes parts pour les voir, et chacun s’en retournait satisfait, et racontant les prodiges qu’il avait vus. Mais comme ce mérite est fort léger, je n’entrerai