les affecte au point qu’on s’en aperçoit : les opéras qu’on fait à présent ne produiraient peut-être pas cet effet : il ne faut point s’en étonner, Lully et Rameau nous ont un peu gâtés.
On a vu des ânes si passionnés pour les sciences, qu’ils en perdaient le boire et le manger. Origène et Porphire eurent pour camarades de classes, un âne célèbre dans l’histoire, il allait régulièrement écouter les leçons du célèbre Amonius d’Alexandrie. Son assiduité, son attention lui méritèrent l’honneur d’être proposé pour exemple aux disciples de ce grand maître : il est à présumer que si la mort ne l’eut pas enlevé à la fleur de son âge, il serait devenu l’âne le plus savant de son siècle.
Un autre, Amonius, qui a fleuri sous l’empereur Anastase, avait aussi un âne, dont le goût était si décidé pour la poésie, qu’il aimait mieux ne pas toucher à la nourriture qu’on lui présentait, que d’interrompre son attention, à la lecture d’un poème qu’il entendait réciter. Que d’Auteurs à Babylone, qui ne trouveront jamais d’auditeurs si complaisants !