Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/49

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article de sa règle, de ne jamais voyager sur d’autres animaux, que sur des ânes. C’est à cause de cet article qui fut scrupuleusement observé dans les premiers temps, qu’on décora les religieux de cet ordre, du titre de frères aux ânes : titre respectable qu’ils ont rejeté, et que les gens sensés regretteront toujours.

Les chevaux furent longtemps sans être domptés : errants dans les bois, on les plaçait dans la classe des animaux sauvages et dangereux. On regarda les premiers qui les montèrent comme des monstres ; on les nomma des centaures. D’abord on ne se servit du cheval, que pendant la guerre dans les combats : l’âne était la monture usitée pendant la paix. Les bœufs traînaient les chars des rois, et partageaient avec l’âne le service du public. Peu à peu on trouva le moyen de modérer la férocité du cheval ; on lui mit un mors entre les dents, on le mutila, et les hommes l’adoptèrent.

Le bœuf retourna dans les champs obéir aux utiles laboureurs ; l’âne resta encore dans les villes, mais ses travaux