Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/56

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fatal à son maître, et à tous ceux qui le possédèrent ? Parlerai-je de Camille, qui, au rapport de Tite-Live, s’attira l’envie du peuple romain, parce qu’après la prise de Véïe, il parut à Rome sur un char traîné par quatre chevaux blancs ? La possession, le seul usage, tout est funeste.

Au contraire, la seule rencontre d’un âne est d’un bon augure : Auguste l’éprouva à la célèbre bataille d’Axium. En sortant de son camp, le premier objet qu’il aperçut fut un âne : charmé de cet heureux présage, il ne douta point que le ciel ne favorisa son entreprise : il combattit sous les auspices de l’ânesse, et sortit vainqueur du combat.

Auguste ne fut point ingrat. Pour immortaliser cette heureuse rencontre, il fit dresser une statue à l’âne dans la ville qu’on bâtit à la place de son camp, et cette statue fut longtemps un des plus précieux monuments de Nicopolis.

Cheval, fatale monture[1], tu me fais

  1. Un cochon qui s’embarrassa dans les jambes du cheval de ce jeune prince, fut cause de