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Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/69

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des ânes. Je le cite préférablement à une foule d’autres, parce qu’en même temps il va démontrer que le cheval lui-même qu’on croit si courageux, doit le céder à l’âne. Hérodote rapporte que les perses étant en guerre avec les scythes, les derniers étaient montés sur des chevaux, les premiers n’avaient pour monture que des ânes, animaux inconnus alors en Scythie. À peine les deux partis en furent venus aux mains, qu’animés par la chaleur du combat, les ânes se mirent à braire avec véhémence. Ce cri général et inattendu, jeta l’effroi dans le cœur des scythes et de leurs chevaux : ils se débandent, on les poursuit, ils sont vaincus.

Plutarque rapporte dans la vie d’Alexandre, un exemple encore plus mémorable du courage et de l’intrépidité de l’âne : il doit confondre tous les calomniateurs. Cet auteur raconte qu’un âne combattit avec un lion : l’attaque et la défense fut très-vive de part et d’autre : l’âne avec ses dents, sa tête et ses pieds, fit des prodiges de valeur. On dit qu’il y perdit une oreille, mais le lion en fut la victime, il expira sous ses coups.