Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/68

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restait plus dans l’Olympe que Jupiter qui se débattait le mieux qu’il pouvait avec une poignée de foudre, et l’âne de Silène. C’était fait de la troupe immortelle ; c’était fait de Jupiter lui-même, si cet âne intrépide et sensible au malheur dont le ciel était menacé, ne se fut mis tout-à-coup à braire de toutes ses forces ; les voûtes du firmament retentirent de ces cris extraordinaires ; l’écho de l’abîme le répéta avec horreur : les géants effrayés crurent que l’univers s’écroulait sous eux ; en voulant fuir, ils se culbutent les uns sur les autres ; leur échelle se renverse et les écrase en tombant.

La défaite des géants fit tant d’honneur à l’âne de Silène, que les dieux reconnaissants lui donnèrent après sa mort une place distinguée dans le firmament : il est encore aujourd’hui au nombre des constellations et sa brillante étoile éclaire et confond les indignes calomniateurs des ânes de Montmartre ses descendants, ses pareils.

Hérodote, le père de l’histoire, nous fournit aussi un exemple de la bravoure