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Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/72

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phes, un doux sommeil se glissa sur ses paupières, sans s’en apercevoir, elle s’endormit. Priape était aux aguets : ce sommeil involontaire était son ouvrage. Dégoûté de la persévérance, le fripon avait eu recours à la ruse. Oh ! pour le coup, dit-il en s’approchant, la rose est à nous. Il dit et déjà… Un âne paissait aux environs ; il s’aperçut des criminels desseins du Dieu : indigné de sa témérité, il se met à braire : Vesta s’éveille. Priape… Priape est disparu.

Lactance nous apprend que c’est en mémoire de cet important service, qu’autrefois pendant les fêtes de Vesta, on promenait dans les rues de Rome, des ânes couronnés de fleurs, avec des pains suspendus à leur cou. Honneur bien légitime sans doute ! On ne saurait trop récompenser les amis de la vertu.

Rentrez donc dans le néant, infâmes calomniateurs, ou rendez hommage à la vérité : cette fermeté que vous reprochez à l’âne, loin d’être un défaut, est une vertu que n’eurent jamais vos pareils : sa timidité est une sage prudence. Il