chandise qui se trouve au marché, et qu’avec de l’argent on peut l’acheter. En conséquence, elles courent soir et matin chez les marchands, pour en faire l’emplète : malheureusement aucun de ces vendeurs de beauté, n’a le privilège de la livrer en gros, ils ne la donnent qu’en détail : et chaque marchand ne tient souvent que d’une espèce. Chez celui-ci, ce sont les roses ; chez celui-là, ce sont les lys : ici l’on trouve la fraîcheur ; d’un autre côté, on vend des dents ; ailleurs on distribue des boucles, des chignons ; un sixième tient magasin de gorges de tout âge, de toutes grosseurs ; un septième enlève la barbe ; un huitième fournit de quoi faire des sourcils, et ainsi du reste. De façon qu’une femme est obligée de parcourir trente-six boutiques, avant que d’avoir rassemblé tout ce qu’il lui faut pour devenir belle.
De retour au logis, c’est un autre opéra ; il faut recoudre tous ces lambeaux séparés. Pour y parvenir, on a recours à des ravaudeuses de beauté, qu’on nomme femmes de chambre : c’est un ouvrage