Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/90

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lièvre. Commence-t-elle à se flétrir ? On la confond avec du cerf. Les grecs et les romains, ces célèbres gourmands, mettaient la chair d’âne au rang des mets les plus exquis. Mécènes, ce favori d’Auguste, qui chérissait tant les gens d’esprit, aimait aussi les ânons ; il en mangeait toujours avec un plaisir nouveau : il leur trouvait un goût admirable. Varron nous assure que de son temps, on n’en servait que sur la table des rois et des Pontifes : ce qui fait qu’on appelait l’ânon, un mets pontifical. Il ajoute que ceux de Reate et de Pessinunte, étaient les plus recherchés ; qu’on en achetait souvent un seul, quarante mille sexterces, qui font à peu près mille écus.

Orose fait mention d’un sénateur nommé Axius, qui aimait pareillement les ânons ; mais il paraît qu’il n’était pas aussi scrupuleux que ses confrères : car il n’achetait les siens, que cent écus, quatre cents francs.

Aulugelle, dans la liste qu’il nous a laissée des mets friands et précieux, a placé les ânons ; il nomme ceux de Pessin