Hélas ! ce n’est jamais cette heure-là : la vie est si triste !
Avant que le jour n’ait paru, marchons, don Diègue. Il m’est venu une idée. Nous entrerons, sous un prétexte quelconque, dans la maison de don Gutierre ; une fois là, j’examinerai à loisir les circonstances de cet incident, et après je prononcerai comme juge suprême.
Je ne puis qu’approuver votre majesté.
Vous allez à la maison de don Gutierre, sire ? La voilà, c’est celle-ci.
Celle-ci, dis-tu ?
Oui, sire.
Arrête, don Diègue, et regarde !
Qu’est-ce donc ?
Ne vois-tu pas une main sanglante empreinte sur cette porte ?
Pardon, sire ; j’en suis surpris et effrayé.
Don Gutierre a été bien cruel de commettre une telle action !… Je ne sais que résoudre. Il s’est rigoureusement vengé !
Rendons-nous sans délai à la messe avant que le jour ne paraisse. Je ne veux pas que l’on me voie à Séville, où les médisans prétendraient que j’oublie aisément mes peines. Dépêchons, Inès. — Mais j’aperçois du monde par là. Ciel ! le roi ! Que fait-il donc devant cette maison ?
Couvrez-vous de votre voile en passant.
La précaution est inutile, madame ; je vous ai reconnue.
Je voulais, sire, éviter vos regards de peur que ma présence ne vous fût importune.
Vive Dieu ! madame, ce serait à moi à me cacher de vous, puis