fait ni rien dit, il vous tuera sur-le-champ ; ensuite il vous enterrera ; puis il vous mettra dessus une croix, et il pensera que vous lui devez, pour la peine, de la reconnaissance.
Où l’as-tu laissé ?
Ici.
Croyez-moi, n’attendez pas ce voleur.
Que voulez-vous, Eusebio ?
Ne l’a-t-il pas appelé Eusebio ?
Oui.
En effet, mes amis, c’est moi qui suis Eusebio… Qu’avez-vous donc contre moi ? Vous ne répondez pas ?
Allons, Gil, toi qui as la fronde et le bâton.
J’ai le diable qui t’emporte !
Dans la paisible vallée qui est entre la montagne et la mer, j’ai vu une foule de paysans armés qui viennent contre vous, et qui ne tarderont pas à paraître. C’est Curcio, je pense, qui les conduit, avec le désir de se venger. Voyez ce que nous devons faire : le mieux ne serait-il pas de réunir la troupe et de partir ?
Oui, partons ; j’ai pour cette nuit un projet important. Venez tous deux avec moi, vous, mes plus chers compagnons, à qui je me confie de préférence.
Vous avez bien raison, vive Dieu !… car je me ferais tuer pour vous s’il le fallait.
Drôles que vous êtes, je vous laisse la vie à condition que vous porterez de ma part un message à Curcio. Vous lui direz que moi et ma brave troupe nous ne voulons pas l’attaquer et ne cherchons qu’à nous défendre ; qu’il n’a aucun motif de me persécuter comme il fait, puisque je n’ai point donné la mort à son fils par trahison ; que je l’ai tué en nous battant corps à corps, à armes égales, et qu’avant qu’il eût rendu le dernier soupir, je l’ai porté dans mes bras en un lieu où il pût se confesser ; que son père devrait m’en