Page:Calderón - Théâtre, trad. Hinard, tome I.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
237
JOURNÉE III, SCÈNE II.

crespo.

C’est votre dernier mot ?

le capitaine.

Oui, insupportable vieillard.

crespo.

Il n’y a donc plus de remède ?

le capitaine.

Il n’en est pas d’autre pour toi que de te taire.

crespo.

Pas d’autre ?

le capitaine.

Non.

crespo, se relevant.

Eh bien ! je jure Dieu que vous me le payerez ! (Appelant.) Holà !

Il reprend le bâton d’alcade.
le greffier, du dehors.

Seigneur ?

le capitaine.

Que prétendent donc ces vilains ?


Entrent LES LABOUREURS et LE GREFFIER.
le greffier.

Qu’ordonnez-vous, seigneur alcade ?

crespo.

J’ordonne que l’on arrête le capitaine.

le capitaine.

Quelle insolence ! Un homme de ma sorte ! un officier du roi ! Cela n’est pas possible.

crespo.

C’est ce que nous verrons. Vous ne sortirez d’ici que prisonnier ou mort.

le capitaine.

Je vous en préviens, je suis capitaine en activité.

crespo.

Et moi, par hasard, suis-je alcade en retraite ? Rendez-vous prisonnier sur-le-champ.

le capitaine.

Ne pouvant lutter contre vous tous, il faut bien que je me rende ; mais je porterai ma plainte au roi.

crespo.

Et moi la mienne ; et, comme heureusement il n’est pas loin d’ici, il nous écoutera tous deux. — Remettez cette épée.

le capitaine.

Il n’est pas convenable que…

crespo.

Cela est tout-à-fait convenable, puisque vous êtes prisonnier.