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JOURNÉE II, SCÈNE III.

frédéric.

Si c’est là, madame…

laura, à part.

Quelle peine !

frédéric.

La cause…

laura, à part.

Quel péril !

frédéric.

Pour laquelle…

laura, à part.

Quelle douleur !

frédéric.

Vous m’avez appelé traître…

laura, à part.

Quelle affreuse situation !

frédéric.

Vous avez eu raison, madame.

laura, à part.

Hélas !

frédéric.

Car, sachez-le…

laura, à part.

Quel malheur !

frédéric.

Plutôt que de vous le remettre…

laura, à part.

Quel supplice !

frédéric.

Je suis prêt à subir mille morts.

Laura s’avance ; elle prend le portrait des mains de Frédéric, le change contre un autre, et donne ce dernier à la Duchesse.
laura.

Vous ne pourrez pas nous résister, traître !

frédéric.

Que faites-vous, Laura ?

laura.

J’ai vu et entendu ce qui se passait, et je suis accourue. Ne suffisait-il donc pas que son altesse désirât voir ce portrait, pour qu’aussitôt vous le lui donnassiez, cavalier malappris ? (Donnant le portrait à la Duchesse.) Tenez, madame.

la duchesse.

Vous ne m’avez jamais tendu un plus grand service.

frédéric, à part.

Laura, sans doute, aura voulu tout déclarer d’une fois.

la duchesse.

Éclairez-moi, Laura. (Laura prend le flambeau.) Voyons un peu