Qu’importe ! Je ne te demande point de conseil, ne m’en donne pas. Approche, et ouvre cette porte.
J’obéis, malgré mon effroi… Mais j’entends du monde en dedans.
Eh bien, avant que d’ouvrir, écoute pour voir s’il n’y a personne. Peut-être quelqu’un sera-t-il entré par l’autre porte, et il ne faudrait pas faire manquer nous-mêmes notre entreprise. Applique ton oreille contre la serrure de la porte, et tâche d’entendre.
Je ne puis rien entendre, tant on parle à voix basse ; il m’arrive un bruit confus de voix, mais je ne puis distinguer les paroles.
Ôte-toi, et laisse-moi me mettre à ta place… Je n’entends, non plus que loi, rien de ce que l’on dit, mais c’en est assez pour ne pas ouvrir. Il doit y avoir beaucoup de monde.
C’est ce qu’il m’a paru.
Malheureux que je suis !
Qu’avez-vous, seigneur ?
Je ne sais… Mais, hélas ! bien au contraire, je ne le sais que trop ; et auprès de qui pourrai-je me consoler de mes chagrins, si ce n’est auprès de toi ? Ah ! si tu connaissais mes ennuis… Écoute : don Lope n’est point le fils de Blanca… Il est mon fils… il est ton frère ?
Que dites-vous ?… Que le ciel me protège !
Et je viens résolu à perdre et la faveur du roi, et l’honneur et la vie, tout, enfin, pour lui rendre la liberté.
Je ne savais pas ce que vous venez de m’apprendre, et ses malheurs avaient excité en moi la même pitié maintenant que le bruit a cessé dans la chambre voisine, je vais ouvrir.
Marche doucement.
Ah ! malheureux !