Quel douloureux gémissement !
Il m’a troublée à tel point, que je ne puis ouvrir.
Jésus ! Jésus !
Donne la clef. Malgré l’émotion que j’ai ressentie à cette voix, j’ouvrirai.
Prenez ; car pour moi, je suis plus morte que vive.
On a frappé en même temps à ces deux portes.
Qui sera-ce ? Le ciel me soit en aide !
Pendant que j’ouvre de ce côté, ouvrez l’autre porte.
Don Mendo, le roi m’a renvoyé vers vous afin que vous me disiez le jugement rendu sur ma plainte.
Pour moi, doña Violante, je viens me consoler de mes peines auprès de vous.
Et moi, pour savoir ce qui se passe, je vais partout où va la foule.
Le roi, Lope, ne m’a remis aucun jugement.
Il me serait difficile, Blanca, de vous donner les consolations dont j’ai moi-même besoin.
Mais peut-être trouverons-nous le jugement dans cette pièce où est enfermé don Lope. Il ouvre la porte qui est au milieu du théâtre, et l’on voit don Lope dans l’attitude d’un criminel à qui l’on a donné le garrot[1], tenant un papier à la main, et ayant de chaque côté une rangée de flambeaux allumés.) Que vois-je ?
Ô ciel !
- ↑ Nous avons déjà dit ce que c’était que le supplice du garrot. Voyez l’Alcade de Zalaméa, t. I de notre traduction de Calderon, vers la fin.