Car à votre peu de durée,
Il se voit bien que vous êtes à moi.
Ô mon bonheur ! ô ma joie !
Ne dites pas à qui vous êtes…
Car à votre peu de durée,
Il se voit bien que vous êtes à moi.
Ce chant m’a pénétré d’une indicible émotion.
Il me semblait que ces paroles renfermaient un triste présage.
Au moment où mon père venait traiter de mon mariage !
Au moment où l’amour consentait enfin à exaucer mes vœux !
Bonheur que j’espérais, écoutez.
Écoutez, désirs impatiens.
Oui, à votre peu de durée,
Il se voit bien que vous êtes à moi.
Seigneur, puisque l’Amour s’est toujours plu à mêler ses jeux aux jeux sanglans de Mars, je venais te prévenir que je marie enfin Maléca.
Et quel est celui à qui tu accordes sa main ?
Ton beau-frère Tuzani.
J’approuve fort cette union. Je sais leur tendresse mutuelle ; je sais qu’ils ne pourraient pas vivre l’un sans l’autre. Où sont-ils ?
Me voici à vos pieds.
Permets que je baise la main.
Non pas, viens dans mes bras. Et puisque d’après la loi de l’Alcoran, dont nous avons repris l’observance, il n’y a pour la consécration du mariage d’autre cérémonie que la délivrance des arrhes, je désire que Tuzani les donne en ma présence à la belle Maléca.