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Jusqu’à présent nos mois ont été inégaux entre eux et discordans avec les mouvemens de la lune. L'esprit se fatigue à chercher si un mois est de trente ou trente-un jours. Cette inégalité a pris naissance chez les peuples qui, faisant leur année trop courte, et ne trouvant pas dans la ressource des intercalations un moyen suffisant de correction, ajoutèrent un jour ou deux à quelques-uns de leurs mois.

Les Égyptiens, les plus éclairés des peuples de la haute antiquité, faisoient leurs mois égaux, chacun de trente jours, et complétoient l’année en la terminant par cinq jours épagomènes[1], qui n’appartenoient à aucun mois. Cette division est simple : c’est celle que la Convention a décrétée pour l’annuaire des Français.

De la décade. Les quatre phases de la lune présentent une division naturelle de la lunaison en quatre parties ; mais comme on ne pouvoit diviser ni trente ni vingt-neuf par quatre sans fraction, on a divisé vingt-huit ; et le nombre sept, qui en est résulté, a été pris pour la sous-division du mois, on en a fait la semaine, à laquelle les astrologues et les mages de l’Égypte ont attaché toutes les erreurs, toutes les combinaisons cabalistiques dont elle étoit susceptible.

La superstition a transmis jusqu’à nous, au grand scandale des siècles éclairés, cette fausse division du temps qui ne mesure exactement ni les lunaisons, ni les mois, ni les saisons, ni l’année, et qui n’a pas peu servi dans tous les temps les vues ambitieuses de toutes les sectes. La fête du septième jour avoit lieu chez les Païens comme chez les Juifs ; c’étoit un jour de prosélytisme et d’initiation.

  1. Ou surajoutés.