Page:Calloch - A Genoux.djvu/48

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Je ne suis plus qu’un regard devant votre regard ; mon esprit est engourdi, engourdie ma langue. Dites-moi pourquoi je suis vivant ?…

Je vous ai priée dans la jeunesse du jour et mon cœur était desséché, et la rosée de votre parole n’est pas venue.

Sous le plomb du soleil de midi, anéantisseur de toute force, je vous ai suppliée. Et votre voix ne s’est pas élevée.

Au soir et toute la nuit, je criais vers vous : corps et esprit, j’étais enveloppé de ténèbres, comme ceux qui sont morts pour toujours,

Et vous ne m’avez pas regardé…

Ô Mère, si vous ne me regardez pas, qui me regardera ? Si vous ne vous occupez pas de moi, qui le fera ?

Ô Lumière, que ferais-je sans vous, si ce n’est tâtonner, quand je suis aveugle ?

Puisque je suis solitaire, que ferais-je sans vous, si ce n’est pleurer à chaudes larmes, ô Allégresse ?