Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
97
DES ESPRITS.

faire tout ce qu’il juge à propos ; mais que le Démon qui eſt d’une nature ſpirituelle, ne peut rien ſans la permiſſion de Dieu, dont les jugemens ſont toujours juſtes ; que le Démon ne peut ni changer la nature ni de l’eſprit, ni du corps de l’homme, pour le transformer en bête ; mais ſeulement agir ſur la fantaiſie ou l’imagination de l’homme, & lui perſuader qu’il eſt ce qu’il n’eſt pas, ou qu’il paroiſſe aux autres différent de ce qu’il eſt ; ou qu’il demeure profondément endormi, & qu’il croye porter pendant cet aſſoupiſſement des fardeaux que le Démon porte pour lui ; ou qu’il faſcine les yeux de ceux qui croyent les voir porter par des animaux, ou par des hommes métamorphoſés en animaux.

S’il n’eſt queſtion que d’un changement de fantaiſie ou d’imagination, comme il arrive dans la maladie qu’on nomme Lycanthropie, où un homme ſe croit changé en loup, ou en un autre animal, comme Nabuchodonoſor qui ſe crut changé en bœuf[1], & qui agit pendant ſept ans comme s’il eût été réellement métamorphoſé en cet animal ; il n’y auroit eu en cela rien de plus merveilleux que ce que nous voyons tous les

  1. Dan. iv. 13. 29. 50.