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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/335

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DES ESPRITS

lui ordonna de ſortir du corps qu’il poſſédoit : au lieu de ſortir, il entra dans le corps d’un autre homme qui étoit dans le même logis ; & ſe jettant ſur ceux qui ſe trouverent là, commença à les attaquer & à les déchirer à belles dents. Martin ſe jetta à la traverſe, mit les doigts dans ſa bouche, le défiant de le mordre. Le Poſſédé recula, comme ſi on lui avoit mis une barre de fer rouge dans la bouche ; & enfin le Démon ſortit du corps du Poſſédé, non par la bouche, mais avec les excrémens qu’il jetta par le bas.

Jean Evêque d’Atrie qui vivoit au ſixiéme ſiécle, parlant de la grande peſte qui arriva ſous l’Empereur Juſtinien, & dont preſque tous les Hiſtoriens de ce tems-là font mention, dit qu’on voyoit dans des barques d’airain des hommes noirs & ſans tête, qui voguoient ſur la mer, & s’avançoient vers les lieux où la peſte commençoit à faire des ravages ; que cette infection ayant dépeuplé une Ville d’Egypte, enſorte qu’il n’y reſtoit plus que ſept hommes avec un garçon de dix ans, ces perſonnes ayant voulu ſe ſauver de la Ville avec beaucoup d’argent, tomberent mortes ſubitement.

Le jeune garçon s’enfuit ſans rien emporter ; mais à la porte de la Ville il fut