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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/363

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DES ESPRITS

dans la folle eſpérance que ſon prétendu amant viendroit la délivrer.

Au même endroit il parle d’une jeune perſonne, qui étant recherchée en mariage par un jeune Seigneur de bonne maiſon, le Diable prit la forme de ce jeune homme, entretint la Demoiſelle pendant quelques mois, lui donna des promeſſes de mariage, & en abuſa. Elle ne fut détrompée, que lorſque le jeune Seigneur qui la recherchoit en mariage, lui eut ſait connoître qu’il étoit abſent de la Ville de plus de cinquante lieues le jour que la promeſſe en queſtion avoit été paſſée, & qu’il n’en avoit jamais eu la moindre connoiſſance. La fille déſabuſée ſe retira dans un Couvent, & fit pénitence de ſon double crime d’incontinence & de liaiſon avec le Démon.

On lit dans la vie de S. Bernard Abbé de Clairvaux[1], qu’une femme de Nantes en Bretagne avoit ou croyoit avoir commerce avec le Démon qui la voyoit toutes les nuits, même lorſqu’elle étoit couchée auprès de ſon mari. Elle demeura ſix ans en cet état : au bout de ce terme ayant horreur de ſon déſordre, elle ſe confeſſa à un Prêtre, & par ſon

  1. Vita S. Bernard. tom. 2. lib. 21.