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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/510

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APPARITIONS

Si un homme revêtu de ſon corps produiſoit de tels effets par lui-même, on auroit raiſon de dire que ce ſont des opérations ſurnaturelles, parce qu’elles excédent le pouvoir connu, ordinaire & naturel de l’homme vivant ; mais ſi ce même homme avoit commerce avec un Eſprit, un Ange ou un Démon, à qui il commandât en vertu de quelque pacte explicite ou implicite certaines choſes qui ſeroient au-deſſus de ſes forces naturelles, mais non pas au-deſſus des forces de l’Eſprit auquel il commanderoit, l’effet qui en réſulteroit ſeroit-il miraculeux ou ſurnaturel ? Non ſans doute, dans la ſuppoſition que l’Eſprit qui le produiroit, ne feroit rien qui fut au-deſſus de ſes forces & de ſa faculté naturelle.

Mais ſeroit-ce un miracle, qu’un homme eût relation avec un Ange ou avec un Démon, & qu’il fît avec eux un pacte explicite ou implicite, pour les obliger ſous certaines conditions, & avec certaines cérémonies, à produire des effets qui paroîtroient au dehors & dans nos eſprits pour être au-deſſus des forces de l’homme ? Par exemple, dans les opérations de certains Magiciens, qui ſe vantent d’avoir un pacte explicite avec le Démon, & qui par ce moyen excitent