corps mort, qu’on vouloit enterrer auprès de lui. Il rapporte ces exemples à la ſuite de ce que Platon & Démocrite diſoient, que les Ames demeuroient quelque tems auprès de leurs corps morts, qu’elles préſervoient quelquefois de corruption, & faiſoient encore croître leurs cheveux, la barbe & les ongles dans leurs tombeaux. Tertullien n’approuve pas le ſentiment de ces Philoſophes : il les réfute même aſſez bien ; mais il avoue que les exemples dont je viens de parler, ſont aſſez favorables à cette opinion, qui eſt auſſi celle des Hébreux, comme nous l’avons vû ci-devant.
On dit qu’après la mort du fameux Abélard[1], qui avoit été enterré au Monaſtere du Paraclet, l’Abbeſſe Eloïſe ſon Epouſe étant auſſi décédée, & ayant demandé d’être enterrée dans le même tombeau, Abélard à ſon approche étendit les bras, & la reçut dans ſon ſein : elevatis brachiis illam recepit, & ita eam amplexatus brachia ſua ſtrinxit. Ce fait n’eſt certainement, ni prouvé, ni vrai-ſemblable. La Chronique dont il eſt tiré, l’avoir apparemment pris de quelque bruit populaire.
- ↑ Chronic. Turon. inter opera Abælardi, pag. 1195.