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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/133

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REVENANS EN CORPS.

L’Auteur de la vie[1] de ſaint Jean l’Aumônier, qui fut écrite incontinent après ſa mort par Leonce Evêque de Naples, ville de l’Iſle de Cypre, raconte que ſaint Jean l’Aumônier étant mort à Amathunte dans la même Iſle, ſon corps fut mis entre ceux de deux Evêques, qui ſe retirerent par reſpect de part & d’autre pour lui faire place, à la vûe de tous les aſſiſtans : non unus, neque decem, neque centum viderunt, ſed omnis turbha, quœ convenit ad ejus ſepulturam, dit l’Auteur cité. Métaphraſte qui avoit lû la vie du Saint en Grec, rapporte le même fait.

Evagre de Pont[2] dit qu’un ſaint Solitaire nommé Thomas, & ſurnommé Salus, parce qu’il contrefaiſoit l’inſenſé, étant mort dans l’Hôpital de Daphné près la ville d’Antioche, fut enterré dans le cimetiere des étrangers ; mais tous les jours on le trouvoit hors de terre éloigné des autres corps morts, qu’il évitoit. Les habitans du lieu en informerent Ephrem Evêque d’Antioche, qui le fit tranſporter dans la ville en ſolennité, & l’enterra avec honneur dans le cimetiere ; & depuis ce tems-là le peuple d’Antioche fait tous les ans la fête de ſa tranſlation.

  1. Bolland. t.2. pag. 315. 13. Janur.
  2. Evagrius Pont. lib. 4. c. 53.